L’eau, source de conflits
D’après une étude réalisée pas les Nations unies, dans 40 ans l’eau devrait être un bien encore plus précieux que le pétrole. Si rien n’est fait d’ici 30 ans, la moitié du bassin méditerranéen devrait connaître de graves pénuries d’eau, ce qui augmenterait d’autant les risques de conflits.
Une ressource essentielle à la survie de l’humanité
L’eau est nécessaire à tout. Aucun développement économique n’est possible en l’absence d’eau. Quand un pays manque d’eau, il ne peut plus irriguer ses champs, ni produire de récoltes en suffisance : le manque d’eau est en grande partie responsable de la faim qui sévit dans certains pays. Quand de surcroît la qualité de l’eau est mauvaise, des maladies, voire des épidémies, se développent, provoquant un grand nombre de morts.
L’eau, un enjeu puissant
L’importance de l’eau est telle que la consommation par habitant est considérée aujourd’hui comme un indice du développement économique d’un pays, au même titre que le produit national brut. L’eau est donc un bien très précieux, d’autant plus cher aux nations qu’elles en manquent. Au regard de la répartition très inégale des ressources sur la surface du globe, rien de surprenant donc à ce que l’eau soit devenue un enjeu si puissant au niveau planétaire. Certains prédisent même qu’elle pourrait devenir celui des prochaines guerres, se substituant au pétrole et aux volontés expansionnistes.
Le partage difficile de l’eau
Il n’est pas rare que deux pays soient riverains d’un même cours d’eau, celui-ci désignant la frontière ou encore s’en jouant, en serpentant d’un pays à l’autre. Tant que les pays concernés acceptent de partager cette eau qui coule chez chacun d’eux, tout se passe pour le mieux. Mais lorsque l’eau manque, chacun voudrait pouvoir jouir impunément de cette précieuse richesse. Cette situation géographique est alors à l’origine de conflits qui peuvent être très durs surtout quand l’eau transgresse les frontières. Car elle peut devenir alors un véritable instrument de pouvoir aux mains des nations situées en amont : celles-ci, en ayant la faculté de priver d’eau leurs voisins et d’influer ainsi sur leur croissance économique, sont en effet en position de force.
Une situation critique au Moyen-Orient
De nombreux pays ont un contentieux à propos de l’eau, surtout au Moyen-Orient, où une dizaine de foyers de tensions existent. La Syrie, la Turquie et l’Irak, par exemple, ont en commun l’Euphrate et le Tigre qui prennent naissance dans les montagnes turques pour s’écouler ensuite en Syrie puis en Irak. Mais un grand projet d’aménagement hydraulique turc, ayant déjà réduit d’un tiers le débit de l’Euphrate, menace l’approvisionnement en eau des pays situés en aval. En soutenant la guerre d’indépendance menée par les Kurdes en Turquie, la Syrie a eu jusqu à présent une capacité de négociation suffisante pour maintenir un certaine équilibre dans le rapport des forces. Elle réclame un traité international définitif sur cette question que la Turquie, pour sa part, n’estime pas nécessaire.
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