Journée mondiale de l’eau 2018
Le 22 mars est la journée mondiale de l’eau
L’eau fait l’objet de toutes les attentions dans le monde. Elle est à la fois au centre de conflits et au centre du développement économique des pays pauvres, comme des plus riches. Plus de 2 milliards d’habitants dans le monde survivent avec moins de 5 litres d’eau non potable par jour. L’eau cause ainsi plus de 3 millions de décès chaque année du fait de sa rareté et de sa mauvaise qualité.
Le dernier cri d’alarme vient du Pakistan, plus exactement à Islamabad où l’eau, toujours plus rare, atteint des niveaux de pollution dramatiques, faisant des dizaines de milliers de victimes. Selon l’Unicef, chaque année, 53 000 enfants pakistanais meurent de diarrhée après avoir consommé de l’eau non potable.
Cela fait plus de 40 ans que les instances internationales, de sommet en sommet, poussent un cri d’alerte. Mais rien n’y fait et rien n’inversera véritablement la tendance face à l’augmentation croissante de la population mondiale qui passera de 6,5 milliards aujourd’hui à plus de 11 milliards d’individus en 2100.
Le contraste est évidement saisissant avec les pays développés comme la France. Dans notre département du Gers, on ne manque pas d’eau par rapport au reste du monde. Mais les besoins en eau sont tels (eau potable, irrigation, hydroélectricité et industries, loisirs…) que nous en manquons régulièrement, notamment l’été. Plus de 2800 lacs sont ainsi utilisés en période estivale pour l’irrigation totalisant un volume de stockage de plus de 150 Millions de m3. Malgré ces retenues, l’état de la ressource reste fragile. La protéger et l’économiser semble indispensable pour en assurer sa pérennité.
Bien que des efforts soient faits, la pollution n’épargne pas la qualité des eaux de surface, en particulier celle de nos rivières qui fait partie de notre patrimoine commun. Pas moins de 40 % des nappes phréatiques et 55 % des rivières sont concernées, dans le Gers, notamment par la présence de nitrates dont l’origine est en premier lieu agricole.
Mais c’est à l’échelle individuelle que nous devons agir. L’eau coule en permanence en sortie de nos robinets. C’est pour nous naturel. Et pourtant, face aux changements climatiques et à la transformation de notre environnement, nous devons prendre conscience que l’eau reste une denrée précieuse, d’une part arrêtant de la gaspiller et d’autre part en évitant de la polluer.
Le prix de l’eau :
L’eau en tant qu’élément naturel n’a pas de prix. On évoque plutôt le coût du service de l’eau potable qui comprend les coûts de son prélèvement, de sa distribution, de son stockage, de son évacuation et de son retraitement.
Les gersois payent l’eau potable environ 3,9 euros par mètre. Dans ce prix moyen, 2 €/m³ correspondent à l’acheminement de l’eau potable et 1,90 €/m³ pour le retraitement. Ils consomment environ 55m3/habitant/an soit 150 litres/habitant/jour. Ce qui est fort confortable. Le gaspillage est pourtant fréquent et la marge d’économie est considérable. Tout est une histoire de prise de conscience et de volonté.
La Qualité de l’eau :
L’eau potable provient à :
- 60 % de ressources souterraines (captage d’une source ou forage d’une nappe profonde)
- 40 % d’eaux de surface (fleuve, rivière, lac)
La qualité de l’eau potable est attestée par une conformité à la réglementation. Les analyses réalisées portes sur plus de 70 paramètres dont les résultats sont publiés en mairie.
Ces dernières années, des traces de polluants (pesticides, nitrates, aluminium) ont pu être détectées dans certaines communes. L’origine de ces pollutions a été expliquée par la vétusté et la corrosion de certaines canalisations ou bien par la pollution des sols, par l’activité agricole. Concernant la qualité des eaux de nos rivières et nappes phréatiques, le Gers est très en deçà des moyennes nationales et régionales, bien que les pouvoirs publics aient pris des mesures pour améliorer la situation. Il n’en reste pas moins qu’il faut rester confiant si les résultats des analyses d’eau restent en conformes à la réglementation.
Des assises de l’eau seront organisées dans les prochaines semaines à la demande d’Emmanuel Macron. Elles permettront notamment d’examiner le financement des investissements liés aux réseaux d’eau potable pour une meilleure préservation de la ressource afin de pérenniser la qualité de sa distribution pour le bien de chacun.